At the Mountains
of Madness de H.P. Lovecraft
Édition Vert impérial,
numéroté de 1 à 1000,
Les Montagnes hallucinées
Grand format (25 x 35')
Le manuscrit est en anglais
Les Montagnes hallucinées : le manuscrit d’une œuvre culte, reproduit pour la première fois
Février 1931. Dans la nuit froide d’un hiver qui fait régner le calme sur Providence, Rhode Island, un homme veille. Penché sur sa table de travail, il noircit des heures durant les versos de feuillets empilés devant lui, tantôt à l’encre, tantôt au crayon à papier pour effectuer des révisions – et elles sont nombreuses. Des ombres dansent sans doute autour de lui, à la lueur de sa bougie qui vacille au moindre souffle.
Cet homme, c’est Howard Phillips Lovecraft, rentré dans sa ville natale en 1926 après quelques années à New York, à Cleveland, et un mariage malheureux. Dans une maison de style victorien, sise au 10 Barnes Street, qu’il ne tardera pas à quitter faute de moyens, Lovecraft tente de se faire un nom grâce à sa plume. Cette fois, il en est certain, il tient une histoire qui devrait plaire à Farnsworth Wright, l’éditeur du magazine Weird Tales. Il a trouvé son titre, il a rapidement griffonné quelques lignes sur la structure de ce roman court, et il est désormais plongé dans une intrigue qui emmènera son lecteur dans une expédition terrifiante au cercle polaire antarctique.
Moins d’un mois plus tard, le 22 mars 1931, H. P. Lovecraft pose son point final : Tekeli-li! Tekeli-li! The End écrit-il, probablement avec satisfaction, sinon soulagement, sur le feuillet numéro 80. Lovecraft n’imagine pas qu’il faudra pourtant cinq longues années avant que son roman ne soit publié.
Une aventure inoubliable et essentielle dans la mythologie lovecraftienne
L’expédition scientifique Miskatonic quitte Boston, Massachussetts, pour rejoindre l’Antarctique. Professeurs, assistants, chiens, matériel de forage, baleiniers : le voyage dure deux mois, jusqu’au pied de montagnes inconnues, hostiles. Alors qu’il examinait des fossiles, un premier groupe est sauvagement décimé, par une force mystérieuse. Le professeur Dyer et son étudiant Danforth poursuivent l’exploration, laquelle mènera à la découverte d’une ancienne cité de pierre abandonnée, et de l’histoire des Anciens et des Shoggoths. La confrontation entre les hommes et ces créatures terrifiantes des montagnes hallucinées ne peut aboutir qu’à un drame…
L'expression « montagnes hallucinées » apparaît dans une histoire de Lord Dunsany, dont on sait qu’il inspira beaucoup Lovecraft, mais il n'est pas certain que ce dernier s'en soit souvenu alors qu’il écrivait le roman. Selon S. T. Joshi, le titre renvoie à la conviction de Lovecraft selon laquelle la vérité sur l'univers est susceptible de provoquer la folie chez l’homme, une telle vérité étant révélatrice de son insignifiance dans le cosmos.
La genèse du manuscrit
En 1931, Lovecraft est un quadragénaire dont la santé est fragile – il n’a devant lui plus que six ans à vivre et sera emporté en 1937 par la maladie. En tant qu’écrivain, il a déjà publié des nouvelles, dont Dagon (rédigée en juillet 1917 et publiée en novembre 1919 dans le magazine The Vagrant puis dans Weird Tales en octobre 1923) ; L'Appel de Cthulhu (rédigée en 1926, publiée en février 1928 dans Weird Tales). Il écrit L'Affaire Charles Dexter Ward en 1928, mais la nouvelle ne sera publiée qu’en décembre 1941, dans Weird Tales.
Pourquoi décide-t-il de se lancer dans l’écriture des Montagnes hallucinées à ce stade de son existence ? Si l’on sait que Lovecraft est fasciné par le continent antarctique depuis l’enfance, et qu’il a suivi avec intérêt les expéditions scientifiques menées au début du siècle avec intérêt, David Camus et d’autres spécialistes pensent qu’il a peut-être été influencé par la lecture d’une histoire qu’il jugeait très médiocre dans Weird Tales en novembre 1930, intitulée « A Million Years After » de Katherine Metcalf Roof. L’écrivain s’empare de sa plume et décide alors d’élaborer « son » roman antarctique.
Le manuscrit a été rédigé au verso d’une correspondance variée, Lovecraft étant dans la nécessité d’être économe de son matériel. Il choisissait toutefois les papiers les plus hauts de gamme possibles, ainsi que ceux, d’une bonne tenue, des publicités dont il était abreuvé à l’époque… Le lecteur découvrira ainsi, tapés à la machine à écrire, des courriers de James F. Morton (depuis le Paterson museum), de J. Morris Robinson (sur le papier à en-tête du Bellevue-Stratford de Philadelphie), de Maurice W. Moe…
Du manuscrit à la publication, cinq longues années
H. P. Lovecraft a lui-même dactylographié le manuscrit de At the Mountains of Madness, document achevé le 1er mai de 1931 et conservé à la John Hay Library. « Il a apporté de nombreuses modifications au texte lors de la préparation du tapuscrit, comme le fait tout auteur, mais il n'y a pas de changements importants. Le récit est refusé par Weird Tales plus tard au cours de l'été 1931, et Lovecraft est dévasté, mettant le texte de côté tant il est découragé par ce rejet », explique S. T. Joshi. C’est son agent, Julius Schwartz, qui soumettra à nouveau le roman au magazine Astounding Stories, à l’automne 1935. At the Mountains of Madness est enfin édité en février-mars-avril de l’année suivante.
Le texte paru dans Astounding Stories diffère cependant, par plusieurs points, de la version manuscrite d’origine. D’abord, Lovecraft a tenu à corriger une erreur commise dans sa description de l'Antarctique (« deux masses terrestres séparées par une mer gelée », hypothèse qui se révèle fausse suite à une exploration aérienne du continent en 1935). De nombreux passages sont barrés par lui (voir par exemples les pages 10, 49, 61, et 80). Ensuite, la rédaction d’Astounding Stories s’autorisa des modifications dont Lovecraft ne fut pas informé, divisant les longs paragraphes pour les rendre plus courts, modifiant sa ponctuation et éliminant ses variantes orthographiques britanniques… allant même jusqu’à éliminer environ 1000 mots de la fin du roman. On peut imaginer la fureur de l’auteur en découvrant ceci entre les pages du magazine…
La John Hay Library, Brown University, Providence (USA)
La John Hay Library conserve, au sein de la prestigieuse université de Brown, une collection remarquable de livres et d’éditions rares ainsi que de manuscrits. À sa mort, Lovecraft chargea R. H. Barlow d’être son exécuteur littéraire. Bien que celui-ci n’ait pas été mentionné dans son testament, il se vit confier par la tante de Lovecraft cette lourde charge. Barlow fit don de la plupart des manuscrits, archives et correspondances de l’écrivain à la John Hay Library.
Une introduction de S.T. Joshi
S. T. Joshi est spécialiste de H. P. Lovecraft, Ambrose Bierce, H. L. Mencken et d'autres écrivains, principalement dans le domaine du surnaturel et de la fiction fantastique. Il a édité des éditions corrigées des œuvres de Lovecraft, plusieurs éditions annotées de Bierce et Mencken, et a écrit des études critiques telles que The Weird Tale (1990) et The Modern Weird Tale (2001). Sa biographie, H. P. Lovecraft : A Life (1996), a été primée et saluée par la critique. Une version augmentée et mise à jour, I Am Providence : The Life and Times of H. P. Lovecraft, a été publiée en deux volumes en 2010.
Une préface de David Camus
David Camus travaille dans le monde de l'édition depuis l'âge de vingt ans. Il a été agent, éditeur, auteur et traducteur. Ses premiers romans, la série primée Le Roman de la Croix, ont été publiés en 2005, 2008 et 2009 (Robert Laffont) et traduits dans plusieurs langues. David a beaucoup voyagé pour les besoins de ses recherches. Spécialiste de H. P. Lovecraft, il a entrepris en 2010 la tâche monumentale de traduire ses œuvres complètes. En janvier 2022, Mnémos a publié Les Contrées du rêve, le premier des sept volumes qui forment l'intégrale des œuvres de Lovecraft. Le nouveau roman de David, Le Pays qui descend, est paru chez Robert Laffont en octobre 2023. Il vit aujourd'hui entre la France, la Pologne et le pays de Lovecraft.
Édité en grand format
Cette édition Vert impérial a été tirée à mille exemplaires.
Chaque coffret est fabriqué à la main.
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