In Cold Blood de Truman Capote
Tirage gris anthracite,
numéroté de 1 à 1000,
In Cold Blood, le manuscrit de Truman Capote
Le 15 novembre 1959, l’Amérique entière est secouée par un quadruple meurtre d’une férocité peu ordinaire. À Holcomb, petite ville du Kansas, le fermier Herbert Clutter et une partie de sa famille – son épouse Bonnie, et deux de leurs enfants, Nancy et Kenyon – sont sauvagement assassinés chez eux. S’agissait-il d’un crime passionnel ? D’un règlement de comptes ? Le motif était-il crapuleux ? Le KBI du Kansas, avec l’inspecteur Alvin Dewey, s’emparent de l’enquête, qui trouve résolution dans l’arrestation de deux repris de justice guidés par la cruauté et l’appât du gain, Dick Hickock et Perry Smith. Les tueurs seront exécutés par pendaison en avril 1965.
Le roman paraît en 1966. Il est adapté au cinéma par Richard Brooks l’année suivante, puis à la télévision en 1972 et 1996.
Il figure dans la liste du périodique britannique The Guardian des 100 meilleurs livres écrits en anglais (2015).
Cette édition se compose d'un assemblage unique de carnets et de documents de Truman Capote, conservés à la Bibliothèque du Congrès (Washington DC) et à la Bibliothèque publique de New York.
L'ouvrage est accompagné d’une préface du réalisateur américain Ebs Burnough ; il a été édité grâce au soutien et à la bienveillance d’Alan et Louise Schwartz (Truman Capote Literary Trust) que l’éditeur tient à remercier.
« Non, je n’utilise pas de machine à écrire. Pas au début. J’écris, en général, ma première version d’un jet au crayon. Puis j’effectue une révision de l’ensemble, d’une traite. Je me considère intrinsèquement comme un styliste, et les stylistes sont connus pour être des maniaques en puissance, lorsqu’il s’agit de la disposition d’une virgule, de l’importance d’un point-virgule. Les obsessions de cette nature, et le temps qu’elles me prennent pour en venir à bout, m’exaspèrent jusqu’à l’épuisement. » Paris Review, 1957.
Une aventure littéraire de cinq ans
L’épopée qui conduisit à la publication de De Sang-Froid commence en novembre 1959. Alors qu’il feuilletait le New York Times, l’attention de Truman Capote est attirée par un entrefilet sur le quadruple meurtre terrifiant d’un fermier du Kansas, de sa femme et de deux de ses enfants. L’écrivain pressent l’opportunité d’un article… Il n’a alors aucune idée que l’ébauche de ce travail, véritable tournant sur un plan personnel, artistique et professionnel, le mènerait à œuvrer pendant plusieurs années. Pas plus qu’il ne se doutait que pour parvenir à y mettre le point final – avec l’exécution des assassins en avril 1965 – il accumulerait une masse colossale de carnets manuscrits, de feuilles autographes, de notes dactylographiées, de documents officiels, de courriers échangés avec un large éventails d’interlocuteurs, de croquis et de dessins. Ces archives, d’une indiscutable importance littéraire et historique, sont préservées à la Bibliothèque du Congrès de Washington (DC) et à la Bibliothèque publique de New York.
Une plongée dans l’enquête et l’écriture de Truman Capote
L’assemblage ici réalisé propose une immersion dans les coulisses de la création littéraire et dans la construction du roman, le choix des extraits manuscrits suivant la structure en quatre parties du livre tel que nous le connaissons aujourd’hui. Le lecteur aura ainsi l’opportunité de découvrir des carnets contenant des scènes clés de l’histoire et des feuillets de travail soigneusement sélectionnés dans les archives abondantes précitées.
L’essence du « roman vrai » (non-fiction novel)
Le livre s’ouvre sur l’incipit de De Sang-Froid, c’est-à-dire ses tout premiers paragraphes. Le lecteur découvrira aussi la longue confession de Perry Smith après son arrestation, dans une voiture, avec l’inspecteur Alvin Deway ; de même que la scène du cimetière avec le même inspecteur, laquelle clôt le roman. La graphie de Truman Capote est soignée, précise et ses brouillons sont proches mais pourtant différents de la version finale, avec des changements stylistiques et des passages largement réécrits. Truman Capote préférait écrire sur les pages de droite de ses carnets : parvenant à la fin d’un carnet, il le retournait afin de pouvoir noircir les pages de gauche restées vierges et ainsi poursuivre.
De Sang-froid, un chef d’œuvre à travers le temps
Lorsque j’ai commencé à travailler sur mon documentaire The Capote Tapes, j’ai été tout d’abord happé par les années suivant la publication de De Sang-froid ; mais j’ai rapidement pris conscience que je ne pourrais jamais raconter l’histoire de Truman sans raconter celle de De Sang-froid. Et cette histoire est intrinsèquement liée à celle de l’un des tueurs, Perry Smith, tout comme elle est indissociable du chagrin que Capote ressentit lorsqu’il perdit Perry, condamné à la pendaison. Pourtant, il savait que son succès littéraire était suspendu à cette vie qui devait s’arrêter, dont les derniers mois ne firent que traîner en longueur en raison des procédures judiciaires. Les années qui suivirent l’exécution de Perry en 1965 firent de l’existence de Truman Capote, auparavant des plus glamours qu’on puisse imaginer, une longue descente aux enfers, entre addiction à la drogue et à l’alcool.
En tant que jeune garçon vivant dans le sud des États-Unis, je grandis en lisant les nouvelles et les romans de Truman Capote. Il était pour moi une figure inspirante. Quelqu’un de cette trempe, comme inatteignable, pouvait donc se révéler hédoniste et intellectuel à la fois. Il se distinguait en étant ouvertement gay alors que les lois du pays condamnaient l’homosexualité : il se battait contre l’idée d’être défini par sa sexualité. Il était un homme de médias, rayonnant de charme et d’esprit, mais il pouvait aussi se montrer cruel et inhumain. Pour moi, il demeurait intimement lié à ses racines, proche des parfums et des mélodies du Sud, avec une plume colorée et une prose si élégante… Comme le disait Norman Mailer, « Il écrivait les meilleures phrases ».
Ebs Burnough, préfacier
Ebs Burnough est réalisateur, écrivain et producteur. Il est l’auteur et directeur du documentaire The Capote tapes (2021). Il est vice-président du conseil de l’Institut Sundance – organisation fondée en 1981, laquelle participe à la promotion et la production du cinéma indépendant dans le monde.
Des milliers de changements
« Lorsque Truman Capote fit paraître De Sang-froid sous forme de feuilleton dans le New Yorker, à l’automne 1965, personne n’imaginait que ce « roman-vrai » tant attendu était un travail encore inabouti. Une comparaison entre l’édition magazine et la publication par Random House dix ans plus tard révéla que Truman Capote effectua pas moins de cinq mille changements : des éléments et des faits majeurs, tout comme des déplacements de virgules… »
(Jack De Bellis, ‘Visions and Revisions: Truman Capote’s ‘In Cold Blood‘‘, Journal of Modern Literature, 1979.)
Version édité :
On Monday, at midday, Dewey held a press conference in the sheriff’s office. 'I’ll talk facts but not theories', he informed the assembled journalists. 'Now, the big fact here, the thing to remember, is we’re not dealing with one murder but four. And we don’t know which of the four was the main target. The primary victim. It could have been Nancy or Kenyon, or either of the parents. Some people say, Well, it must have been Mr. Clutter. Because his throat was cut; he was the most abused. But that’s theory, not fact. It would help if we knew in what order the family died, but the coroner can’t tell us that; he only knows the murders happened sometime between eleven P.M. Saturday and two A.M. Sunday.'
Manuscrit :
At midday on Monday, Dewey held a press conference in the sheriff’s office. 'I’ll talk facts with you, but not theories', he told the assembled journalists. 'Now the big fact here, the thing to remember is, we’re not dealing with one murder but four. And we don’t which of the four was the primary victim. You might say – well, it must have been Mr Clutter that the killer was really after. Because his throat was cut. But that’s theory; not fact. It would help if we knew in what order the family died; but the coroner can’t tell us that, he only knows the murders happened some time between 11pm Saturday night and 2am Sunday morning.’ Then, responding to questions, he said: 'No, neither of the women had been ‘'sexually molested”; and no, so far as they presently knew nothing had been stolen from the house'.
Credits :
©Truman Capote Estate. The Library of Congress - Washington (Truman Capote Papers,
©Truman Capote Estate. The New York Public Library - Manuscripts and Archives Division (Truman Capote Papers, MssCol 469. Box 7-8).MSS47043. Box 4-3)
Rérérences :
- Gerald Clarke, Capote: a biography, Linden Pub; première édition (1988).
- Liliane Kerjan, Truman Capote, Folio biographies (2015).
Édité en grand format
Cette édition gris anthracite a été
tirée à 1000 exemplaires.
Chaque coffret est fabriqué à la main.
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