Le Mystère
de la chambre jaune de Gaston Leroux
Tirage rouge cinabre,
numéroté de 1 à 1000,
Très grand format
(26 x 39 cm)
Le Mystère de la chambre jaune, le manuscrit de Gaston Leroux : un trésor oublié
Gaston Leroux laisse derrière lui une œuvre colossale dont les titres les plus connus ne cessent de fasciner les lecteurs. Il est donc toujours surprenant, lorsque l’on se penche sur les archives d’un écrivain, d’apprendre que le manuscrit d’un titre célèbre comme Le Mystère de la chambre jaune n’a fait surface que bien des décennies après sa mort. Fin 2008, la Bibliothèque nationale de France organisait l’exposition Gaston Leroux, de Rouletabille à Chéri-Bibi : c’est alors que l’un des petits-fils de l’écrivain mit la main sur le précieux document, à l’occasion d’un déménagement. Le manuscrit était caché… dans le grenier de sa maison, sous une pile de vieux journaux.
Le Mystère de la chambre jaune, la première aventure littéraire de Gaston Leroux
« Il y a un art d’aimer la vie, et Gaston Leroux le possède à fond » disait le journaliste G. Stiegler à propos de son ami auteur. Un art qui nourrira sa créativité tout au long de son existence, nous rappelle Philippe Mellot dans sa préface à notre édition. Leroux ne se destinait pourtant pas à la littérature. Fils d’un entrepreneur de travaux publics et de la fille d’un huissier de justice, le jeune homme se lance dans une carrière d’avocat et prête serment à la Cour d’appel de Paris en 1890. En 1893, il délaisse pourtant cette voie pour devenir chroniqueur judiciaire puis grand reporter au Matin. L’écriture prend progressivement de l’importance dans sa vie : il rédige tout d’abord Chercheurs de trésors, roman-concours publié par Le Matin en 1903 et édité par Flammarion l’année suivante sous le titre La Double Vie de Théophraste Longuet ; puis une pièce de théâtre, La Maison des juges, jouée en 1907 à l’Odéon.
Le manuscrit est ponctué d'illustrations d'Édouard Loëvy pour l’édition Pierre La te & Cie, 1908.
C’est sur une proposition de René Baschet, directeur de L’Illustration, que Gaston Leroux se lance dans l’écriture d’un nouveau roman, qui deviendra Le Mystère de la chambre jaune. Les cinq premiers chapitres des Aventures extraordinaires de Joseph Boitabille reporter : Le Mystère de la chambre jaune, illustrés par José Simont, paraissent ainsi le 7 septembre 1907 dans La Petite Illustration. Le public est immédiatement au rendez-vous, et les lecteurs vont même se précipiter pour suivre l’intrigue haletante et sa résolution, au fil des treize livraisons…
Un manuscrit composé de strates d’écriture variées
Composé de cent soixante-seize feuillets de grand format, recouverts d’encre noire, ce manuscrit est un trésor d’archéologie pour qui souhaite s’immerger dans les strates d’imagination et de travail de Gaston Leroux. Son labeur est prodigieux de réécriture et de réagencements de brouillons antérieurs. Rédigé en 1907, le manuscrit est accompagné de trois feuillets recto verso introduits par ces quelques mots : « Premières notes qui ont été écrites pour Le Mystère de la chambre jaune. » Voici la méthode de Gaston Leroux pour se lancer : outre les idées qu’il a l’habitude de consigner dans des carnets, il concocte son « scénario ». Soit quelques lignes qui lui permettent de préciser sa pensée et de l’exposer aux éditeurs futurs, avec une estimation du nombre de pages par chapitre qui changeront ultérieurement.
Puis vient la page inaugurale du manuscrit, avec ce sous-titre inoubliable : « Où l’on commence à ne pas comprendre. » Cette version est un texte sur lequel Leroux a collé des fragments antérieurs. Elle n’a pas encore atteint le perfectionnement de la version définitive, qui sera amplement corrigée sur épreuves par Gaston Leroux. Ainsi, le lecteur attentif pourra découvrir les mots barrés et remplacés par l’auteur par souci d’efficacité stylistique ; un Rouletabille qui se prénommait initialement Boitabille (voir préface de Philippe Mellot) ; un chapitrage autre ; certains paragraphes à l’état brut, directement jaillis de la plume de Leroux…
L’écriture est fine, mais souvent déchiffrable, penchée et peu caviardée, malgré le grand nombre de retouches. On notera enfin quelques coups de crayon vert et bleu – sans doute des points de repère pour l’auteur ou le dactylo ; des dialogues présentés comme au théâtre, l’initiale du prénom précédant la réplique ; un ultime chapitre, le XXIVe, intitulé « Où Joseph Boitabille apparaît dans toute sa gloire » …
Un manuscrit conservé à la BNF
Entre 2004 et 2008, les héritiers de Gaston Leroux ont fait don d'archives conséquentes au département des manuscrits de la BnF, contenant notamment les manuscrits du Mystère de la chambre jaune et celui du Fantôme de l’Opéra.
Une préface signée par Philippe Mellot
Philippe Mellot est écrivain, journaliste, éditeur, expert en ventes publiques et près la Cour d’appel de Paris en livres illustrés modernes et en bandes dessinées. Ancien rédacteur en chef de Charlie Mensuel, de Spot-BD et de Pilote, c’est un spécialiste de la bande dessinée qui a signé ou cosigné de nombreux ouvrages sur ce thème (en particulier les éditions du BDM – Catalogue encyclopédique et argus de la bande dessinée ; ou encore, avec Jean-Marie Embs, les quelque 2400 pages encyclopédiques qui accompagnent les quarante-quatre volumes des Archives Tintin). Par ailleurs, il est l’auteur ou l’éditeur d’ouvrages consacrés à la littérature populaire, au fantastique, à la science-fiction et au roman policier... Il se passionne pour le Paris des XIXe et XXe siècles (voir « beaux livres » chez Trinckvel, Lodi, Omnibus, De Borée, Place des Victoires…).
Extrait de la préface :
« Représentez-vous une bonne figure colorée sous des cheveux frisés, avec des yeux pleins de finesse et un sourire cordial, une main ouverte, un ventre amical et sympathique, des allures actives et agiles que l’on n’attendrait peut-être pas de cette respectable corpulence, une parole déliée et vive qui marque toute la sveltesse d’un esprit souple. » Ce portrait tout en rondeurs de Gaston Leroux, que son ami Gaston Stiegler esquisse à l’occasion de la sortie de la première livraison du Parfum de la dame en noir, en 1908, est à l’image de l’auteur du Mystère de la chambre jaune. L’homme est très attachant, mais, plus encore, il est doué d’une imagination et d’un talent de conteur si toniques que pas moins de deux de ses personnages, Rouletabille et le tragique Fantôme de l’Opéra, s’inscrivent parmi les figures les plus emblématiques de la culture occidentale moderne. Une paille ! (…)
Depuis que Gaston Leroux a fait la connaissance du chevalier Auguste Dupin dans Double assassinat dans la rue Morgue d’Edgar Poe, puis de Sherlock Holmes dans L’Aventure de la bande mouchetée de Conan Doyle, concevoir un crime impossible commis dans une chambre close chatouille l’encéphale de l’ancien chroniqueur judiciaire. Il rêve de dépasser ses modèles, mais sans tricher : sa chambre à lui serait « close comme un coffre-fort » ! C’est dit : ce sera le roman criminel ! Et il aura d’autant plus de plaisir à l’écrire que, pour la plupart de ses protagonistes, il compte s’inspirer de gens bien réels et de quelques personnages de fiction. Les chroniqueurs adorent les clins d’œil, c’est bien connu… »
Sources :
– Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune. Les Aventures extraordinaires de Joseph Rouletabille reporter. Avec un dossier « Les maîtres du crime impossible » et une chronologie de la vie de Gaston Leroux par Philippe Mellot, bibliographie par François San Millan. Omnibus (Paris, 2018).
– Gaston Leroux, Les Aventures extraordinaires de Rouletabille, tome 1. Robert Laffont, collection Bouquins (Paris, 2000).
– Guillaume Fau, « Le manuscrit du Mystère de la chambre jaune retrouvé », Chroniques de la BnF, no 48, 2009.
– Catalogue d’exposition : Gaston Leroux, de Rouletabille à Chéri-Bibi. BnF, 2008.
- Irene Zanot, « Le manuscrit du Mystère de la chambre jaune ou la construction d’une énigme », Revue italienne d’études françaises, 9 | 2019.
Édité en très grand format
Cette édition rouge cinabre a été
tirée à 1000 exemplaires.
Chaque coffret est fabriqué à la main.
Le Voyage au bout de la Nuit : Rencontre avec Henri Godard et quelques céliniens à l'occasion de la publication du manuscrit original. Il évoque les longs combats des céliniens, le manuscrit original de Voyage au bout de la nuit acquis en 2001 par la BNF et que les Éditions des Saints Pères s'apprêtent à éditer. (...)
A la Recherche du temps perdu : Dans A la recherche du temps perdu, la suite de romans de Marcel Proust, une célèbre scène a donné naissance à une expression entrée dans le langage courant, et désignant un souvenir qui nous frappe brusquement. Dans Du côté de chez Swann, Marcel est plongé dans ses souvenirs d'enfance par le goût d'une madeleine trempée dans du thé et offerte par sa mère. (...)
L'Écume des jours : 54 ans après sa mort, l'auteur bat tous les records de vente avec la luxueuse édition du manuscrit de L'Écume des jours. Autre succès inattendu : une jeune maison d'édition, les Éditions des Saints-Pères, vient d'éditer un magnifique ouvrage de collection qui reproduit le manuscrit du roman. Ce dernier est rédigé au dos d'imprimés de l'Afnor (Association française de normalisation), où Boris Vian "travaillait". (...)
La Bible : A l’occasion des fêtes de fin d’année, les maisons d’édition sortent toujours des livres d’exception, celle des Saints Pères vient d’achever un projet un peu fou, vous allez le voir : éditer un manuscrit unique, la première traduction de la Bible en français. L'original, lui, est à la British Library de Londres. (...)
Alice au Pays des Merveilles : Aujourd'hui elle signe la préface d'une très belle réédition, elle va nous dire pourquoi ce livre a vraiment quelque chose de magique, voici maintenant l'invitée des cinq dernières minutes, Amélie Nothomb, merci vraiment d’être avec nous pour nous parler de la publication du manuscrit d’Alice aux Pays des Merveilles publié aux Éditions des Saints Pères (...)
Les Fleurs du Mal : Regardez-moi cette merveille, parce que c’est quand même une merveille ! C’est une édition du manuscrit original des Fleurs du Mal qui date de juin 1857 ! Alors on appelle ça des épreuves corrigées, elles comprennent les ratures, les modifications, les réctifications de l'auteur, juste après les remarques de son éditeur, avant publication. C’est un truc de fétichiste en fait (...)
La Nuit des Temps : Le précurseur de la science fiction française René Barjavel a-t-il gardé tout son pouvoir de séduction ? Les Éditions des Saints Pères ont en tout cas décidé de rééditer une version luxueuse de La Nuit des Temps paru il y a 50 ans. Un roman qui mêle le récit d'aventure, l'utopie et le drame amoureux. C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui s'aiment et qu'on va essayer de séparer pour sauver une civilisation (...)
Mrs Dalloway : Thanks to a new reproduction of the only full draft of Mrs. Dalloway, handwritten in three notebooks and initially titled “The Hours,” we now know that the story she completed — about a day in the life of a London housewife planning a dinner party — was a far cry from the one she’d set out to write (...)
The Grapes of Wrath : The handwritten manuscript of John Steinbeck’s masterpiece The Grapes of Wrath, complete with the swearwords excised from the published novel and revealing the urgency with which the author wrote, is to be published for the first time. There are scarcely any crossings-out or rewrites in the manuscript, although the original shows how publisher Viking Press edited out Steinbeck’s dozen uses of the word “fuck”, in an attempt to make the novel less controversial. (...)
Frankenstein : Im von einem Vulkanausbruch verdunkelten Sommer 1816 erlebte die Literatur einen ihrer feinsten Momente. In einer Villa am Genfer See verabredeten Lord Byron und sein Leibarzt John Polidori, Percy Bysshe Shelley und seine erst neunzehnjährige Frau Mary Shelley, jeder eine Schauergeschichte zu schreiben. (...)